‘My Dhigurah’, by Thibaut Rueda

Scroll down for the English translation

“Il est 10 heures ce matin et cela fait un peu moins d’une semaine que je suis de retour dans ma ville natale après avoir vécu une expérience qui va probablement changer le cours de ma vie.

Il m’a fallu digéré tout cela, mais mes souvenirs sont intacts et les voici:

Le concept de cette expérience est assez séduisant sur le papier: Passer deux semaines sur un atoll des Maldives à la recherche des requins-baleines, ces créatures qui me fascinent depuis tout petit.

Nous allons donc nous retrouver un petit groupe de gens, tous venus des quatre coins du monde, tous en quête de cette “mission” qui nous anime…

Lorsque j’arrive sur Digurah, là où M.W.S.R.P oeuvre pour le bien de ces créatures, je laisse à Toulouse les soucis et les obligations qui font de moi un homme pas tout à fait accompli. Je laisse la place au vrai moi, celui qui ne porte pas de chaussures et qui se sent plus à sa place dans la nature parmi les animaux que dans la ville avec les êtres humains.

Evidemment, les paysages sont indescriptibles de beauté et de sérénité. Mon premier réflexe est d’adopter la tenue de rigueur ici, un short et un t shirt… C ‘est à ce genre d’endroit que j’appartiens.

Les fonds marins sont surpeuplés de requins, tortues, raies, dauphins et autres espèces aquatiques… Ils sont ici chez eux et je vais donc m’y inviter pour quelques jours et tâcher de rester discret.

Ils m’y accueillent sans l’ombre d’une arrière pensée, sans aucune amertume, ils me tolèrent, ils me respectent. Je sais qu’à l’inverse cela n’est toujours pas le cas, nous, chers êtres humains, nous les polluons, nous les tuons et nous détruisons leur habitât.

Je vais donc passer ces prochains jours a essayer de les étudier, de les observer, de les comprendre, de les protéger… Cette seule perspective pourrait suffire à mon bonheur.

Mais là n’est pas ma vraie découverte. Je ne me sens pas français ou européen, je me sens terrien, je me sens si reconnaissant d’avoir à ma portée tous ces trésors que la nature a à offrir. Je suis déjà conscient des enjeux, de la sur-pêche, de la déforestation, du traitement parfois horrible affligé aux animaux, du plastique dans les océans, de l’absolue nécessité de faire ma part pour contribuer à préserver ce que tant d’autre s’attachent à détruire…

Non ma vraie découverte est bien plus grande, elle est humaine, et ça je ne m’y attendais pas… Je n’aime pas les gens, ils sont vils et mauvais selon moi, mais je me trompe en réalité.

Il y a encore des gens bons, des gens sensibles à la vie, des gens intelligents, des gens qui connaissent la valeur et l’importance des voyages, gens qui s’ouvrent aux autres, des gens qui donnent. il y a des gens qui ont décidé d’œuvrer pour le bien de notre planète et de ceux qui la peuplent, voilà ce que je vais retenir…

Il y a Michael allias “Big Mike”, volontaire, 23 ans, professeur d’histoire. Il est anglais et vit à Maurice. On dirait Daniel Craig dans James Bond quand il sort de l’eau celui-là! Très rapidement vous découvrez un personnage doté d’une culture et d’une ouverture sur le monde que j’étais loin d’avoir à son âge. Respect.

Il y a Elise, volontaire, 19 ans, une grande blonde aux yeux bleus, elle est Galloise, c’est son premier voyage toute seule et elle décide pour ça, de rejoindre un programme de recherche océanique et de préservation des espèces animales aquatiques. Bon, elle a complètement sous estimé les dangers du soleil des Maldives sur les premiers jours, ok. Mais il s’est avéré que cette fille de 19 ans a su trouver les mots pour rassurer et encourager un grand garçon de 34 ans comme moi.

Il y a Ellie, volontaire, Galloise aussi (ils existent).Elle a 21 ans, elle est vegan et surtout photographe de talent. Son credo a elle: “je ne mange pas les animaux, ce sont mes amis, je les prends en photo”. Si vous la croisez vous pourrez lui demander de vous dire quelques mots de français canadien. Vous pourrez aussi suivre ses aventures de photographe si vous cherchez un peu.

Il y a Josh allias “Baguette”, 30 ans, Australien et designer à son compte. Ce gars là est possède un humour d’une précision hilarante à longueur de journée. Lui, il était ici parce que ce projet représentait à ses yeux le plus cadeau d’anniversaire qu’on pouvait lui faire, et c’est sa copine qui le lui a offert.

Il y a Edward, encadrant, un anglais au look surfeur ténébreux fan de requins en tout genre. Je ne connais pas son âge mais j’ai vu son implication sans borne pour cette cause et je connais désormais son amour pour les océans et ses habitants.

Il y a aussi Basith allias “Baba”, encadrant, originaire de Malé. Ce gars là ne maîtrise pas du tout les saut périlleux arrière! Par contre, c’est un barbu musicien d’une gentillesse inouïe, qui oeuvre avec brio à la protection de sa terre natale. Vous aurez envie de lui faire des câlins croyez moi.

Ensuite y a Julia, volontaire. Une belle et bouleversante autrichienne de 25 ans. Julia se lève tous les matins avec un sourire jusqu’aux oreilles, sourire qui ne la quitte pas de la journée. Je n’avais jamais rencontré une personne aussi heureuse de vivre. Attention, ne lui proposez jamais de jouer au baby foot ou a n’importe quel autre jeu d’ailleurs, conseil d’ami elle vous bottera les fesses.

Il y a Rémi, volontaire, il est français il a 30 ans. C’est mon ami, c’est mon double, lui il est ici à sa place, plus que jamais. Évitez juste de trop lui parler le matin au réveil et c’est bon. Je lui dois probablement ce voyage, je n’ai pas vraiment de mot pour vous décrire ce qui nous lie mais les mots ne sont pas toujours nécessaires entre lui et moi.

Et puis il y a Alex, une anglaise à l’élégance rare. Elle est encadrante, c’est elle le “Big Boss” en fait. Alex a décidé de partir loin de ceux qu’elle aime pour se battre pour des causes qui lui sont chères. Défendre les animaux, protéger, nettoyer la planète, aider et faire rêver les enfants défavorisés mais surtout transmettre cette idée de la vie qu’elle a. Voilà une femme accomplie, une femme au courage admirable et à la dévotion sans faille pour ces causes auxquelles elle croit. Et malgré toutes les contraintes auxquelles elle doit faire face, vous serez admiratifs devant cette femme qui redevient un enfant à chaque fois qu’elle croise une tortue verte… ou un verre de bon vin blanc…

Tout ça pour vous dire à quel point j’avais tort et à quel point me rendre compte que je me trompais me soulage… Il y a encore des gens comme ça, et c’est au près de gens comme ça que j’ai envie d’avancer désormais. C’est à ces gens là que j’ai envie de ressembler…

Certains diront que cette expérience va vous embarquer pendant deux semaines dans une bulle féerique et puis qu’après la vraie vie va reprendre son cours… Moi je dis que ce voyage vient juste de me faire sortir de la bulle dans laquelle j’étais enfermé depuis toutes ces années… Ce voyage c’est le début du reste de ma vie désormais.

J’ai souvent dis que mon rêve serait de vivre et d’œuvrer pour des causes qui me sont chères.

Et bien aujourd’hui je sais une chose que je ne savais pas avant ce voyage, je sais où je veux aller, et je vais y aller… Merci M.W.S.R.P.

Peace.

Thibaut “Fouzy” Rueda.”
 My Dhigurah (English)

It’s 10 o’clock in the morning and less than a week since I have returned to my hometown after an experience that has likely changed the course of my life. Although in some ways this change was a lot to digest I have come away with some incredible memories and insights that I would like to share:

On paper the programme concept is an enticing one: spend two weeks in an atoll in the Maldives researching whale sharks (a creature that has fascinated me since childhood) and meet a small group of like-minded people from all corners of the world. All in pursuit of the same goal.

As soon as I arrived in Dhigurah, where the MWSRP is based, I left behind all my troubles and cares. What emerged was the true me, the man who does not need to wear shoes and who feels more at home surrounded by nature and animals than hundreds of humans in a city. The beauty and serenity of the country is indescribable and almost immediately I felt as if I belonged.

The sea beds are teeming with sharks, turtles, rays, dolphins and other marine species… they are completely at home in this, their, environment. I was merely a visitor, yet they welcomed me without a second thought, without bitterness, they tolerated my presence and respected it. I know that sadly the reverse is not always true, that as humans we pollute their homes, kill them and destroy habitat, both consciously and unconsciously. I spent the next two weeks studying, observing, understanding, and protecting them… and just doing that would have made me happy.

But all of that, wonderful as it was, was not to be my greatest memory.

I do not feel as though I am ‘French’ or ‘European’, I feel as though I am a man of Earth, a citizen of the world, and I am so grateful to have all of the wonders of nature at my fingertips.

Before this trip I was already aware of many of the trials our planet faces. The cost of overfishing, deforestation, the terrible treatment of many animals, plastic choking our oceans, and how important it is for me to do my part to help preserve what others needlessly destroy.

No, my true discovery was much greater, it’s about people, and something I did not expect at all. Generally speaking I do not like my species. I believe us to be mean and destructive, but it appears I was wrong. There are still good people, people who are sensitive to life, intelligent people. People who understand the value and importance of exposing themselves to the new and different. People who open themselves up to others, people who give.

There are people who have decided to work for the good of out planet and its inhabitants, and that is what I will remember…

There is Michael, aka ‘Big Mike’, a volunteer. English by birth but lives in Mauritius, 23 years old and a history teacher that looks like Daniel Craig in James Bond when he emerges from the water! But very quickly you discover a cultured character and open mindedness that I was far from having at his age. Respect.

There is Elise, a volunteer, 19 years old. A tall, blond, and blue-eyed Welshwoman, on her first solo trip which she decided to spend with  research programme for the benefit of another species. Although she may have completely underestimated the Maldivian sun the first few days on the ‘bowwww’, this young woman still knew how ho find the words to comfort a 34 year old boy like me.

There is Ellie, a volunteer, also Welsh (yes they do exist!). 21 years old, vegan and an extremely talented photographer. Her philosophy in life is ‘I photograph animals because they are beautiful and a part of this world. Why would I have any reason to eat them and take them a away from it?’. If you meet her ask her for a few French-Canadian words, and if you are ever looking for inspiration you can follow her photographic adventures.

There is Josh, aka ‘Baguette’, 30 years old, Australian, and a self-employed designer. This guy has an inexhaustible sense of humour that is often totally unexpected and always accurate. He was in the Maldives because his girlfriend had given him the trip as the most awesome anniversary gift.

There is Edward an Englishman with a seductive surfer look who loves all kinds of sharks. He never told me how old he is but I cannot deny his boundless love for the ocean and it’s inhabitants and his tireless involvement in the cause.

There is Basith, aka ‘Baba’, who hails from the island of Male. This guy has not mastered the backflip, trust me! On the other hand, he is a bearded musician of unbelievable kindness who works brilliantly towards the protection of his native land. Believe me, if you ever meet him you will want to hug him.

Then there is Julia, a volunteer. A gorgeous and amazing 25 year old Austrian girl who gets up every morning with a smile on her face, a smile that is there all day. Just a bit of friendly advice, don’t ever challenge her to a game of foosball, or any game for that matter. She will kick your butt.

There is Rémi, a volunteer, French, 30years old. He is my friend, my double, and like me he found a place where he belonged. Just don’t talk to him in the morning and you’ll be ok, with good friends though words are not always necessary. I probably owe him this trip.

And then there is Alex an Englishwoman of rare elegance. She is the ‘Big Boss’. Alex has decided to leave behind those she loves to fight for causes that are clear to her. Defend animals, protect them, clean the planet, help and make disadvantaged children dream, but always – above all – convey this idea of life she has. Here is an accomplished woman, a woman of admirable courage and unfailing devotion to the causes she believes in, in spite of all the constraints she faces. Yet is still carefree enough to become like an excited child every time she crosses a green turtle… or a glass of good white wine.

All this to show you how wrong I was, and I was actually relieved that I was wrong… There are more people out there like that, and these are the people I want to be with. These are the people I want to be like. Some will say that this experience will take you away in a fantastical bubble, but then once it is over reality takes over again and real life resumes… Well, in my opinion just took me out of the bubble I have been trapped in all these years… This trip is the beginning of the rest of my life.

I have often said that my dream is to live and work for causes dear to me. Well now I know something I did not know before, I know where I want to go, and that I will go… Here’s to the Future!

Thank you MWSRP

Peace

Thibaut ‘Fouzy’ Rueda